Thème : « Les mères et les mairies »
Date de parution : septembre 2013
Nous sommes à la veille des élections municipales au Cameroun. Pour la mandature arrivée à terme, il y a 23 femmes-maires, titulaires des mairies sur les 360 communes au Cameroun. Les hommes pensent que la gestion des collectivités territoriales décentralisées, c’est leur affaire. Les femmes se battent pour prouver le contraire. Nous avons donc décidé d’aller dans les circonscriptions dirigées par les femmes pour apprécier leur gestion par des reportages sur le terrain. Nous avons donné la parole aux experts, au directeur général du FEICOM (la banque des communes au Cameroun). Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a accepté notre proposition d’interview.
Notre enquête a révélé que dans plusieurs cas, les femmes ont mieux travaillé à la tête des communes que les hommes. L’une d’elles, (Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté) a même remporté le premier prix du concours de la meilleure commune, lancé en 2012 par le FEICOM (Fonds d’Equipement et d’Intervention intercommunale) d’une valeur de 50 millions de F (100 000 dollars). Elle a été désignée par un jury international. Plusieurs autres femmes-maires se sont distinguées dont Oumou Ahidjo, première femme peuhle maire qui a bravé les contraintes culturelles pour se jeter dans la scène politique, essentiellement « féroce ».
La plupart des femmes ont trouvé des adversaires hommes coriaces dans la course vers la mairie : des hommes rompus dans la politique, des grands opérateurs économiques, des anciens membres du gouvernement. Elles les ont battus lors du scrutin.
Nous avons décidé de revenir sur leurs exemples et leurs résultats pour rester fidèles à notre combat : contribuer à l’émergence d’une classe féminine compétente, audacieuse, persévérante. Nous sommes sûres que l’Afrique ne se construira pas sans elles. Le continent a besoin de ses valeureuses filles, en grand nombre, pour impulser son développement et atteindre son agenda à l’horizon 2063.