Cette année, le Cameroun célèbre la 40e édition de la Journée internationale de la Femme (JIF). 40 éditions, c’est 40 ans de célébration dans notre pays. Quatre décennies qui imposent un temps d’arrêt pour regarder dans le rétroviseur… Sur l’ensemble du triangle national, la JIF est l’une des commémorations annuelles les plus populaires. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, elle mobilise les foules et cristallise l’attention jusqu’aux confins des villages. Une semaine est entièrement dédiée à la femme au Cameroun, meublée de tables rondes, d’actions caritatives, de soirées culturelles, entre autres activités. Au fil des années, le 8 mars est devenu un moment« électrique », une journée de vibration, un rendez-vous attendu du fait de ses nombreuses « pigmentations » : le pagne de la journée ; la parade à la place de la ville ; suivie des festivités et de la grande liesse dans les salons feutrés et/ou les lieux de réjouissances. La sortie de la Première dame au Boulevard du 20 mai à Yaoundé a consacré le caractère unique de ce rendez-vous annuel.
Cette année, le bilan des 40 éditions au Cameroun sera certainement fait. JAFEC laisse le job aux autres : aux pouvoirs publics ; à la société civile et aux institutions diverses.
Toutefois, les journalistes d’action, s’invitent à la 40e célébration pour présenter le concept de JAFEC : « Femmes inspirantes, capitaliser les acquis, oser le rêve. » JAFEC veut poser une action forte : vendre non pas du rêve aux femmes qui constituent les 51% de la population camerounaise, mais du concret. Oui, du « tout est possible ». Notre projet pour la JIF 2025 consiste à réclamer, mais autrement, plus de droits, plus d’égalité et plus de justice en faveur de la femme.
JAFEC s’invite à la 40e édition pour célébrer l’excellence féminine. Ce qui est nouveau dans notre projet, c’est revendiquer sans pleurnicher sur les nombreuses frustrations et déceptions : la politique de 50/50 non encore effective ; le taux de « féminicides » toujours élevé; la discrimination en milieu professionnel, etc.
Nous restons dans le combat, en changeant simplement de paradigme. En essayant la stratégie de l’exhibition des grandes réussites féminines, JAFEC montre mieux jusqu’à quel point les femmes ont pu ou ont su capitaliser les acquis en termes de droits, si petits soient-ils. Ces succès de femmes et de jeunes filles se trouvent dans des domaines pointus divers. Dans certains cas, elles volent très haut, là où on les attend le moins. Nous avons identifié quelques success-stories porteuses de rêve.
Nous présentons les visages de ces exploits féminins pour susciter l’envie de faire mieux au sein de la jeunesse.
Il y a 40 ans, une jeune fille en série « C’était une perle rare.
Aujourd’hui, allons-y voir ! La NASA, l’agence américaine chargée de l’exploration aéronautique, spatiale et civile a déjà recruté deux Camerounaises. Elles ont la trentaine à peine. Parmi les deux, une a même déjà participé à une expédition spatiale. Dominique Reine Ntone est passée par l’Université de Douala et Babette Christelle Tchonang par l’université de Dschang. Que ne dit-on pas de nos universités?
Des « cimetières de génies »… Pas toujours ! JAFEC préfère voir dans les sombres tableaux, le verre à moitié plein. Djaïli Amadou Amal, finaliste du Prix Goncourt en 2020, a connu à 17 ans, le mariage forcé, puis la violence et l’abaissement dans un second mariage. Elle a même dû se reconvertir dans le petit commerce pour survivre et financer son projet d’écriture, qui va la révèler au monde entier.
Le Prix RFI 2010 est sorti de Radio Siantou. Rosine Nkonla Azanmene a damé le pion à des centaines de candidats des pays francophones.
Dulcy Fankam a inscrit le nom du Cameroun à la WNBA, partie du lycée de Manengouba où elle a fait tout son cycle secondaire avec le rêve de devenir architecte. Deuxième meilleur baccalauréat C du Moungo, Dulcy Fankam a laissé sa passion. Le basket l’a emporté sur ses premiers amours.
En conjuguant passion, effort et talent, elle est sélectionnée lors de la draft 2023 de la WNBA. Vanessa de Happi et Lynda Amadagana sont régulièrement citées parmis les avocats d’affaires les plus influents d’Afrique. Au moment où nous mettions sous presse, Vanessa de Happi venait de gagner un autre awards international. Voilà quelques échantillons de nos « Femmes inspirantes».
Nous en avons répertorié un certain nombre, dont nous présentons les visages et les prouesses dans ce magazine spécial. La plupart d’entre elles n’ont pas de « patronyme». Ce sont des femmes ordinaires au parcours ordinaire, qui ont pourtant réussi à atteindre les cimes.
Nous souhaitons que leurs success-stories servent à briser des barrières, à déchaîner des passions, à provoquer des ambitions, à suscitent des vocations. Ces performances plaident mieux pour plus de confiance et de visibilité, et donc plus de droits en faveur de la femme au Cameroun.