Piloté par l’incubateur Femmes d’Expertise, l’évènement propose un espace professionnel multisectoriel d’échanges, dédié au salariat et à l’entreprenariat. Le projet mise d’abord sur les femmes, ensuite sur les codes de la diplomatie et du sport, pour asseoir la performance et l’excellence chez les collaborateurs au sein des entreprises. Pour la promotrice Solange Abanda, « fort du succès rencontré par le Sommet mondial des femmes d’expertise, à Moroni – îles Comores- en mai 2022, la terre camerounaise est pour nous, une suite logique pour la tenue de ce Congrès. Car nous savons combien les politiques territoriales camerounaises visent le développement des initiatives féminines salariales et entrepreneuriales, et combien le sport est un vecteur puissant de cohésion sociale, et en particulier le football (avec les Lions Indomptables) ».
« L’excellence des collaborateurs est un enjeu de taille pour les entreprises africaines », souligne celle qui est par ailleurs la présidente de Femmes d’Expertise. « Force est de constater que la plupart des femmes africaines sont dans un entreprenariat de subsistance, et qu’il est difficile pour elles de se projeter dans un réel développement pour leurs entreprises, ce qui fait qu’elles ont très peu d’impact sur le développement du tissu économique de leurs pays. La plupart de ces femmes sont actives dans le secteur informel qui représente environ 80% à 90% des activités entrepreneuriales en Afrique. Ces femmes travaillent souvent beaucoup, pour très peu de chiffre d’Affaires mensuel, et ne peuvent pas se permettre pour la plupart du temps de souscrire à une assurance de santé, ce qui les fragilise en cas d’interruption momentanée de leur activité », poursuit-elle.
En maque d’opportunités de formation, les femmes entrepreneures en Afrique qui doivent également gérer familles, clients, produits et services devraient, plus que tout, prendre la pleine mesure de l’importance de structurer leurs business. Ce qui inclut de rechercher des collaborateurs et assurer leur formation.
Les organisateurs trouvent en la résilience et l’excellence des termes plutôt complémentaires. « On peut aussi dire que pour être excellent souvent il nous faut de la résilience. Cette dernière étant la capacité de faire face aux difficultés, tout en cherchant à toujours être connecté aux valeurs qui nous structurent. Aujourd’hui nous savons qu’il n’est pas toujours facile de dépasser les difficultés et d’aller vers l’excellence parce que souvent on est plongé dans la réalité, dans les difficultés. Et ce qu’on veut montrer c’est que les codes de la diplomatie et du sport vont nous apporter des clés pour justement aller vers l’excellence avec des valeurs et des éléments qui vont nous aider et nous supporter », développe Solange Abanda. Pour se connecter à ce défi et le relever, 120 participants issus des pays comme le Cameroun, la France, la RDC, les Comores, le Togo, le Rwanda, etc. sont attendus à ce Congrès qui se mobilise pendant 4 jours. Au terme des conférences, ateliers, témoignages et networking, les promoteurs espèrent obtenir chez les participants le déblocage de certaines difficultés et la mise en place d’objectifs réalistes pour chaque entrepreneur ou salarié.
Méthode Maïeutique.
Mais encore, le Congrès de Yaoundé est le lancement officiel d’une formation maïeutique, une incubation de 06 mois en ligne. Une sorte de service après-vente donc mise en place par Femmes d’Expertise qui se définit comme un incubateur qui utilise la méthode Maïeutique pour révéler et réveiller l’expertise qui sommeille dans chaque femme qui souhaite découvrir son potentiel. L’orientation du Congrès a donc tout son sens : Congrès international des 70 Femmes d’Expertise d’Afrique. Mais pourquoi le chiffre 70 ? « Aujourd’hui 3 femmes africaines sur 4 issues de la diaspora sont entrepreneures, ou souhaitent entreprendre. Bien qu’elles représentent environ 70 millions d’habitants en Afrique francophone, l’impact de l’entreprenariat féminin n’est que de 23% en moyenne sur le PIB de leurs pays, alors qu’en réalité, le ressenti de leur impact sociétal est beaucoup plus important. En effet, ces femmes africaines sont souvent des piliers importants, pour l’éducation des enfants, la consolidation de la famille, et également une interface générationnelle, comme aide et assistance au sein de la famille. Femmes D’expertise souhaite donc permettre de « semer des graines d’expertise », avec 1millionième du nombre d’habitants de ces femmes en Afrique Francophone. Les « 70 », c’est également une identité, avec l’ambition d’identifier 70 piliers de femmes africaines qui vont impacter le développement du continent », explique la présidente.