L’histoire du ministère de la Promotion de la Femme et de Famille (Minproff) remonte à 1975, avec la création du ministère des Affaires sociales dirigé par Delphine Tsanga, première femme ministre du Cameroun.
En 1984, un tournant majeur est opéré lorsque le ministère de la Condition féminine est créé, marquant ainsi une volonté politique de mettre les femmes au cœur du développement économique et social. Sous la direction de Delphine Tsanga, des initiatives novatrices, telles que l’éducation des femmes rurales et leur intégration dans les coopératives agricoles, ont permis de poser les bases du combat pour l’égalité des genres.
Plus tard, Yaou Aissatou a poursuivi cette mission, dirigeant successivement le ministère de la Condition féminine et celui des Affaires sociales jusqu’en 2000. D’autres figures importantes comme Julienne Ngo Som et Catherine Bakang Mbock se sont également illustrées dans la promotion des droits des femmes, avant que Suzanne Bomback ne prenne la tête du ministère en 2004, alors rebaptisé ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille.
Une appellation qu’il garde jusqu’à ce jour. Nommée en 2009, Marie Thérèse Abena Ondoa, actuelle ministre, continue de renforcer l’égalité des genres, en s’attaquant à des problématiques comme les mariages précoces, les mutilations génitales féminines, tout en encourageant l’autonomisation économique des femmes à travers des programmes d’entrepreneuriat et de formation. Levier de transformation sociale Au fil des années, le Minproff a enregistré des avancées significatives dans plusieurs domaines essentiels.
À travers ses campagnes de sensibilisation et de plaidoyer, il a contribué à la réduction des violences basées sur le genre, tout en mettant en place des centres d’écoute pour accompagner les femmes victimes. “Malgré la persistance de la violence émotionnelle, on a observé en 2018 une baisse de 14 points du pourcentage de femmes qui en sont victimes, comparativement à 2011 où 42% de femmes avaient déclaré avoir été victimes à un moment quelconque de leur vie et 22% au cours des 12 derniers mois (Violences basées sur le genre au Cameroun: ampleur et défis, INS, UNFPA, Août 2020)”.
La création de microcrédits et de formations destinées aux femmes entrepreneures, en particulier dans les zones rurales, a permis de stimuler leur autonomie économique.
Parallèlement, le ministère a œuvré à la promotion des droits des femmes et des familles, notamment par l’adoption de politiques en faveur de l’égalité et de la protection sociale. Le Cameroun depuis 2011, s’est doté d’une politique nationale genre (2011-2020), dans le but de promouvoir une société équitable et égalitaire entre les hommes et les femmes, en vue d’assurer un développement durable.
Des initiatives symboliques comme la célébration de la Journée internationale de la Femme chaque 8 mars rappellent les progrès réalisés tout en soulignant les défis à relever. Dans le cadre plus large de la Vision 2035 et de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND-30), le Minproff s’engage à renforcer le rôle social et économique des femmes et à garantir une famille stable et harmonieuse, contribuant ainsi à un développement inclusif et durable. Ses actions s’inscrivent dans des domaines variés tels que la prévention sociale, la solidarité nationale, l’éducation familiale, et la justice sociale.