Achta Saleh Damane est une journaliste de formation, femme politique tchadienne. Elle a été vice-présidente du Haut conseil de la communication et a occupé plusieurs postes de responsabilités importants dans l’administration. Elle a été plusieurs fois membre de gouvernement. Achta Saleh raconte le 08 mars, telle que célébrée de manière générale au Tchad.
Comment la Journée internationale de la femme se célèbre-t-elle au Tchad ?
Au Tchad, le 8 mars est célébré en deux étapes. Tout d’abord, c’est toute une semaine qui est décrétée et consacrée à cette occasion, notamment la semaine nationale de la femme tchadienne (SENAFET) qui commence chaque année le 1er mars et se termine le 7 du même mois. Au cours de cette semaine, de nombreuses activités socio-culturelles, sportives et commerciales sont organisées. Puis, le 8 mars est consacrée à la célébration de la JIF. A cette occasion, un gigantesque défilé est organisé et toutes les couches socio-professionnelles y sont représentées.
Le Tchad reste un pays conservateur, où le poids de la tradition demeure une pesanteur pour la femme. Quelle proportion de celle-ci se sent-elle concernée par cette journée ?
De plus en plus les femmes de différentes couches socio-professionnelles sont impliquées dans la célébration de cette journée. Chaque année, une ville du pays est choisie pour accueillir l’événement. C’est une décision judicieuse du gouvernement tchadien qui permet de décentraliser la fête, de faire profiter toutes les femmes, qu’elles soient citadines ou rurales. Ainsi chaque année, une ville du Tchad est découverte, créant un brassage entre les unes et les autres.
Vous êtes journaliste, femme politique, ancien membre du gouvernement. Etes-vous une femme privilégiée dans la société tchadienne ?
Ce n’est pas un privilège en tant que tel, mais le fait d’avoir exercé le métier de journaliste pendant longtemps facilite le contact avec les gens et l’accès au monde de la vie politique et sociale.
Selon vous, comment peut-on mieux valoriser la JIF en Afrique ?
Que la JIF soit plus que jamais une occasion pour les Africaines de faire parler d’elles, de revendiquer leurs droits, de s’affirmer et de faire valoir le leadership féminin en prenant de plus en plus la parole et en s’imposant politiquement et dans les postes de décision.
A titre personnel, que faites-vous pour créer l’émulation autour de vous et faciliter encore davantage l’émancipation de la femme ?
A titre personnel, j’encourage mes jeunes sœurs à faire des études supérieures, à persévérer dans le travail et l’excellence et à se tourner vers l’entreprenariat pour une indépendance financière.