La journaliste et bloggeuse camerounaise se donne pour mission de bâtir le 7e art dès la base, à travers les journées du jeune cinéaste.
Quatre ans que les Journées du jeune cinéaste (JJC), sous le couvert de l’Association CinéCamer, creusent leur sillon dans l’univers du 7e art au Cameroun. Derrière cette plateforme visant la promotion de professionnels de ce secteur artistique, une jeune dame : Maimounatou Bourzaka. Originaire de la région de l’Extrême-Nord, mais née un 28 août 1991 à Garoua dans le Nord-Cameroun, la journaliste et bloggeuse a eu le coup de foudre pour le cinéma au sein des Ecrans Noirs. Le plus grand festival de films de la sous-région Afrique centrale, à sa 25e édition cette année 2021, lui ouvre les bras alors qu’elle n’est encore qu’une étudiante. Fruit de la 44e promotion de l’Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication de Yaoundé (ESSTIC), Maimounatou Bourzaka va travailler pendant deux ans en tant que stagiaire pour les Ecrans Noirs. Et au terme de ses études de journalisme, elle y est recrutée comme responsable de la communication digitale. Ce poste lui permet d’assouvir ses deux passions : le numérique et le cinéma.
Aux côtés de Bassek Ba Kobhio, délégué général des Ecrans Noirs, elle apprend les rouages de l’organisation d’un événement culturel d’envergure, se frotte aux personnalités de l’industrie cinématographique africaine et même au-delà. Son carnet d’adresses ne cesse de grossir, autant que cette expérience acquise auprès des cinéastes. En même temps qu’elle apprend, Maimounatou découvre le revers d’un univers pas toujours rose, trempé dans le manque de financements, l’absence totale d’un circuit de distribution, et par-dessus tout, la quasi-inexistence de la formation des différents métiers du cinéma. Avec le peu de moyens qu’elle a à sa disposition – un ordinateur et de la connexion Internet – la journaliste devient bloggeuse, puis gestionnaire du site web de l’Association CinéCamer.
Acteurs, réalisateurs, producteurs, entre autres, du grand comme du petit écran (sans oublier les web séries), trouvent alors en « cinecamer.info », un cadre d’expression. Leurs activités y sont promues et ne passe plus inaperçues. Si la jeune journaliste et promotrice culturelle regrette la qualité douteuse de certaines productions, elle note malgré tout une montée progressive du cinéma camerounais, avec des jeunes comme elle, qui en veulent. C’est sans hésitation qu’en 2018, elle lance les Journées du jeune cinéaste (JJC). Partie de rien, la rencontre ne cesse de grandir, intéressant le ministère-tutelle de la Culture, et attirant de plus en plus de professionnels du domaine désireux de venir partager leurs connaissances avec les nouveaux venus. A bientôt 30 ans, Maimounatou Bourzaka voit grand pour les JJC, et continue de réfléchir à un moyen d’étendre et de diversifier le concept. Ceci dès l’année prochaine, en 2022, à la faveur de la cinquième édition.