Cette femme politique sud-africaine est réputée pour ses batailles retentissantes.
Sa mission à la tête de la Commission de l’union africaine (CUA) s’est achevée en janvier 2017. Tout de suite après, NKosazana Dlamini Zuma se lance un nouveau challenge : devenir la présidente de l’ANC (le Congrès national africain), en lieu et place de Jacob Zuma, son ex-époux. Elle dépose le tablier à la CUA après avoir été la première femme à occuper ce poste au terme de quatre tours de scrutin. La femme politique ambitionnait de présider aux destinées de son pays l’Afrique du Sud. Mais sur son chemin se trouvait Cyrille Ramaphosa qui l’a battue aux élections et a pris le fauteuil de chef de l’Etat. Une victoire contre lui aurait sans aucun doute été la consécration d’un parcours politique qui date de ses débuts à l’université. Mais cet échec n’a pas éloigné Nkosazana Dlamini Zuma de la sphère du pouvoir. Elle va occuper le poste de ministre de la présidence, chargée de la Planification, du Suivi et de l’Évaluation et puis depuis 2019, celui de chargée de la Gouvernance coopérative et des Affaires traditionnelles. Elle est donc un élément-clé du cabinet en charge de la crise sanitaire née de la Covid-19. « NDZ » comme on l’appelle familièrement, est médecin de formation. Son pays est le plus touché du continent par le coronavirus. Son expertise n’est pas de trop pour affronter un germe qui a mis le monde entier au pas.
Un engagement évident pour la cause noire
C’est dans les années 1970, lorsqu’elle embrasse des études en médecine à l’université du Natal, que Nkosazana Dlamini Zuma, née en 1949, est sensibilisée à la cause des Noirs. Un certain Steve Biko, étudiant dans la même institution, s’était fait remarquer deux années plus tôt en militant pour la création d’une nouvelle association d’étudiants sud-africains, capable de prendre position contre le racisme. C’est ainsi que la South African Student Organisation (SASO) voit le jour en 1968 pour marquer une scission avec la National Union of South African Students (NUSAS). La NUSAS, à majorité constituée de Blancs, avait du mal à porter les revendications des Noirs. Steve Biko avait la conviction que les Blancs n’avaient pas de rôle à jouer dans la libération des Noirs. Et c’est ce mouvement que NDZ rejoint. Elle en deviendra la vice-présidente. La SASO est mal vue du gouvernement d’apartheid. La plupart des têtes de proue sont arrêtées. Nkosazana prend la direction de l’exil et dépose ses valises en Grande Bretagne où elle finira ses études en médecine. Elle reste attachée à l’ANC et agit comme activiste en souterrain. Elle est restée fidèle à ce parti jusqu’à ce jour.
Une besace ministérielle bien remplie
NDZ va évoluer aux côtés du premier président noir d’Afrique du Sud, Nelson Mandela, qui la nomme ministre de la Santé en 1994. Dès lors elle va faire son chemin et gérer d’autres départements ministériels : la Diplomatie, l’Intérieur, etc. On lui reconnaît donc une maîtrise des arcanes du pouvoir dont peu de politiciennes peuvent se targuer. Du cran, il fallait en avoir pour affronter une institution comme la CUA, jusque-là réfractaire à faire bouger les lignes. Ce talent pour « rallier les gens et faire du lobbying » selon Carien du Plessis dans une interview à l’AFP, fait toujours effet, puisque Nkosazana Dlamini Zuma continue de marquer les esprits. Mais elle doit aussi affronter les écueils. Sa gestion de la Covid-19 est critiquée, tout comme sa décision interdisant la vente de cigarettes. De son passage à l’UA, des griefs lui ont également été faits : bilan mitigé, pas assez impliquée, pas de leadership dans la gestion des crises sécuritaires. Que dire de sa supposée boulimie du pouvoir ou son ambition démesurée d’accéder à la magistrature suprême, selon ses détracteurs? Malgré tout, l’impact et l’influence NDZ sont réels. Nkosazana-Dlamini Zuma a souvent été citée parmi les femmes les plus puissantes du continent africain.