L’économiste camerounaise est actuellement la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique.
Elle est, depuis 2017, la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). Mais beaucoup de Camerounais n’ont véritablement entendu parler de Vera Songwe qu’il y a 10 ans. Cette compatriote, économiste de haut vol, venait alors d’être nommée directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, le Cap Vert, la Gambie, la Guinée Bissau et la Mauritanie. Poste qu’elle occupera jusqu’en 2015. En 2016, elle prend de nouvelles responsabilités avec la direction du bureau Afrique de l’Ouest et Afrique centrale (soit 23 pays) de la Société financière internationale, une filiale de la Banque mondiale chargée du secteur privé. En 2013, le magazine Forbes la classe parmi les « 20 jeunes femmes les plus puissantes d’Afrique ».
Comme tout travailleur, cette fille de médecin a progressivement gravi les échelons dans le monde de l’économie et de la finance. Entrée à la Banque mondiale en 1998 en tant que jeune cadre dans la Région Asie de l’Est et Pacifique, Mme Songwe devient en 2007 conseillère de la nouvelle directrice générale de l’institution, Ngozi Okonjo-Iweala (l’actuelle directrice générale de l’OMC).
Née il y a 53 ans à Naïrobi au Kenya dans une famille originaire du Nord-Ouest Cameroun, Vera Songwe effectue sa scolarité au sein du « Our Ladies of Lourdes College », dans la banlieue de Bamenda. Elle s’envole ensuite vers la Belgique pour étudier l’économie mathématique à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, où elle obtient un doctorat. Puis elle se rend aux États-Unis et, après un passage de trois ans à l’Université du Michigan, elle obtient un poste de professeur invité à l’université de Californie du Sud, tout en travaillant à la Banque de réserve fédérale du Minnesota.
Sa longue expérience dans la formulation des conseils stratégiques sur les questions de développement et un riche bilan de résultats concrets en termes de développement pour l’Afrique, ainsi qu’une vision stratégique claire et déterminée pour le continent sont des atouts pour son magistère à la CEA. La lutte contre la pauvreté est son cheval de bataille, tout comme la lutte contre la corruption, qu’elle considère comme « un cancer », se basant sur une étude menée il y a peu par la CEA dans le secteur du transport transfrontalier en Afrique de l’Ouest et qui estime que ce fléau engloutirait 25% du PIB du continent.
Ces lourdes tâches dans l’administration onusienne n’empêchent pas Vera Songwe de continuer à former la jeune génération. En effet, l’économiste reste maître de recherche non résidente de l’Africa Growth Initiative de la Brookings Institution. Elle est également membre de l’équipe de réforme institutionnelle de l’Union africaine dirigée par le Président du Rwanda, Paul Kagamé, et membre du Conseil d’administration de l’African Leadership Network et de la Fondation Mo Ibrahim. Vera Songwe est l’auteure de nombreuses publications sur des questions d’économie et de développement et anime un blog sur les mêmes questions.